Maison de la Réserve Naturelle de l'Amana
270, avenue Paul Henri, 97319 AWALA-YALIMAPO

Document sans-titre
La Réserve
  Présentation générale
  La protection de la nature
  Les milieux
  La faune
  La flore
  les espèces protégées
Découvrir
  Accueil à la Réserve
  Education environnement
  Productions
Gérer
  Gestion de la Réserve
Actualités
  Actu région et RNA
Infos pratiques
  Observer les tortues
  La région
Etudes scientifiques
  Suivi des tortues marines
Liens
  Sites web recommandés


 

 

Les milieux de la Réserve


Le contexte climatique

On distingue deux saisons principales:

  • une saison des pluies de décembre à juillet avec une acalmie en mars-avril. La période la plus pluvieuse est situées au mois de mai.
  • une saison sèche du mois d'août à novembre.

Dans la région de Mana, la température moyenne est de 23,6°C. Les températures les plus élevées sont relevées de juillet à novembre pendant la saison sèche. L'humidité moyenne sur la côte est de 85 %. Au cours de l'année, c'est au mois d'octobre que l'on enregistre l'humidité la plus basse, cette période correspondant à la saison sèche.

L'ensoleillement moyen de 2468, 9 heures par an est plus élevé que la durée moyenne en Guyane qui est de 2200 h/an. Les maxima ont lieu en saison sèche du mois d'août au mois de décembre.

La réserve se situe dans la région côtière de Guyane où la pluviométrie est la plus faible. La moyenne annuelle est de 2000 mm (à Mana) contre par exemple 3000 mm sur la bande côtière de Kourou à Cayenne.

En conclusion, on peut dire que le climat de la région de la R éserve est plus sec et plus ensoleillé que dans le reste du littoral guyanais.


Les plages

La végétation herbacée des plages est constituée d'un petit nombre d'espèces rampantes à pouvoir colonisateur important par leur croissance très rapide qui permet ainsi la fixation presque immédiate des cordons sableux. Il s'agit essentiellement d'Ipomea pes-caprae, I. stolonofera (Convolvulaceae), Canavalia maritima [ photo ci-contre] et Vigna luteola (Papilionaceae).

 

Parmis les espèces accompagnatrices, les plus fréquentes sont: Mariscus ligularis, Fimbriscus spathacea, Remirea maritima (Cyperaceae), Sesuvium portulacastrum (Aizoaceae), Blutaparon vermicularis (Amaranthaceae), Crotalaria retusa (Papilionaceae), ...

Sur les parties les plus élevées du cordon sableux jamais inondées par la mer (arrière plage, zones de transition avec la mangrove) poussent fréquemment des fourrés de 2 à 4 mètres de haut constitués essentiellement d'Hibiscus tiliaceus (Malvaceae), parfois associés à Cordia macrostachya (Boraginaceae), Dalbergia ecastaphyllum (Papilionaceae), Sporobus virginicus (Poaceae) ainsi que des "amandiers", Terminalia catappa (Combretaceae).


Vasières

Une vasière est une zone de vase inondée à marée haute et découverte à marée basse. C'est un milieu particulièrement riche en invertébrés et qui piége des poissons à marée basse. Ainsi on y trouve de nombreux oiseaux, (limicoles et échassiers), qui viennent s'y nourrir. Il y a très peu de végétation.

Vasière avec Aigrettes


Lagunes

La lagune est une étendue d'eau de mer, retenue derrière un cordon littoral.


Mangroves

La mangrove est une forêt inondée constitué presque exclusivement de palétuviers. Ces arbres aux fortes racines se localisent en eaux calmes, sur les côtes vaseuses et les estuaires. On en distingue deux types : la mangrove côtière et la mangrove d'estuaire.

  • La mangrove côtière

Elle est dominée par le Palétuvier blanc (Avicennia germinans): sa situation est liée au déplacement d'est en ouest des bancs de vase le long de la côte. Les dépôts vaseux salés récents (côte en progression) sont d'abord rapidement colonisés et fixés par les palétuviers gris, Lagucularia racemosa (Combretaceae), parfois précédés et accompagnés d'une herbe formant sur la vase des taches orbiculaires qui s'accroissent rapidement jusqu'à devenir confluentes, Spartina brasiliensis (Poaceae). Suit alors l'implantation des Avicennia.

  • La mangrove d'estuaire

Elle n'est plus comme la précédente une formation temporaire liée aux mouvements des bancs de vase ; ici la mangrove est permanente et beaucoup plus riche en espèces. Elle est surtout dominée par les Palétuviers rouges, Rhizophora racemosa. Secondairement, on observe l'apparition des fourrés épineux de Machaerium lunatum (Papilionaceae) et du Moucou-moucou, Montrichardia arborescens (Araceae).


Marais

Un marais est une zone à végétation herbacée prédominante et inondée en permanence, sauf à l'occasion d'une sécheresse extrême. On la trouve en retrait des cordons sableux littoraux ou de la mangrove, sur des vases marines récentes. Ce sont des lieux qui présentent une grande richesse au niveau de la faune et de la flore

Marais

La végétation y est assez dense. On peut distinguer différent type de marais :

  • Marais à eau saumâtre ou salée

Juste derrière la mangrove ou le cordon sableux, on distingue un premier type de marais ("savanes à palétuviers morts"), établis sur des argiles marines consolidées et salées. Il précède l'installation des marais en eau douce. Les sols se différencient de ceux de la mangrove qui y préexistait par un début d'accumulation de matière organique en surface, l'augmentation de l'acidité et la désalure provoquée par l'apport d'eau douce en saison des pluies, facteurs entraînant progressivement la mort des palétuviers. Celle-ci peut également être provoquée au contraire par des phénomènes de sursalure de l'eau par évaporation en saison sèche (lagunes sursalées). La végétation est dominée par la Cyperaceae Eleocharis mutata, espèce très tolérante à la salinité. Les autres espèces rencontrées sont: Acnida cuspidata (Amaranthaceae), Cyperus articulatus (Cyperaceae), Machaerium lunatum, Montrichardia arborescens, des pruniers Chrysobalanus icao (Chrysobalanaceae), des touffes de palmiers Pinots Euterpe oleracea (Arecaceae) et dans les zones d'eau libre, des nénuphars, Nympheae sp. pl. (Nymphaeaceae) [voir photo ci-contre]

Un autre groupement végétal, dense et haut (de 2 mètres à 2,5 mètres) constitue une transition entre les marais d'eau saumâtre ou salée, et les marais d'eau douce. On y trouve les grands roseaux Typha angustifolia (Typhaceae), ainsi que d'autres plantes herbacées: Cyperus articulatus (Cyperaceae), Acnida cuspidata (Amaranthaceae), Ludwigia leptocarpa (Onagraceae), Mikania micrantha (Asteraceae), Leersia hexandra (Poaceae). La lisière extérieure de ce groupememnt est jalonné de grosses touffes vert-sombre, atteignant 2 mètres, et très visibles de loin, de la fougère Acrostichum aureum (Adiantaceae).

  • Marais d'eau douce

Plus à l'intérieur, les argiles marines sont consolidées, complètement désalées en surface et salées seulement à plus de 1 mètre de profondeur. Elles sont recouvertes d'une couche de matière organique appelée "pégasse" (tourbe acide), d'épaisseur variable. Ces marais sont les plus répandus de Guyane et présentent plusieurs variantes en fonction de l'épaisseur de la couche de pégasse et du pH (nombre qui caractérise l'acidité ou la basicité ) de l'eau. Leur flore est beaucoup plus riche que celle de marais précédents. Ils ont comme caractéristiques communes l'existence d'un tapis herbacé dense flottant avec la pégasse sur une hauteur d'eau variable selon les sites et les saisons. Ce substratum est principalement constitué par les fougères Blechnum serrulatum (Blechnaceae) et Thelypteris interrupta (Thelypteridaceae), qui acidifient le sol et sont les premières productrices de pégasse. Elles sont mêlées à de nombreuses autres espèces herbacées: Leersia hexandra, Cyperus articulatus, Eleocharis interstincta, Rhynchospora sp. pl. (Cyperaceae), Sacciolepis striata (Poaceae). Très souvent, le moucou-moucou Montriarcha arborescens [voir photo ci-contre] abonde soit uniformement soit par taches.

Sur la Savane sarcelle, on observe une variante de ce type de marais: le marais à Cyperus giganteus, Typha et Scleria. Sa physionomie est marquée par la dominance de Cyperus giganteus (Cyperaceae), dépassant 2 mètres de haut. Cette grande herbe est souvent accompagnée de Thypa angustifoloa (Typhaceae), Thalia geniculata (Marantaceae), Scleria eggersiana (Cyperaceae).


Forêt sur cordon dunaire (ou sur chenier)

Sur les cordons sableux les plus récents, on rencontre en retrait des plages des bois à Cereus Hexagonus (Cactaceae), grands cactus cierges caractéristiques de cette formation mélangés à plusieurs espèces d'arbres principalement: le courbaril, Hymenaea courbaril (Caesalpiniaceae), Protium heptaphyllum (Burseraceae), le palmier Awara, Astrocaryum vulgare (Arecaceae), Eugenia wullschlaegeliana (Myrtaceae), Inga SP. . (Mimosaceae).

Sur les cordons intermédiaires, une forêt plus haute à voûte située entre 15 et 25 mètres, où dominent Tapirira guianensis (Anarcardiaceae), le palmier comou, Oenocarpus bacaba (Arecaceae)

Sur les cordons les plus anciens, la voûte forestière est surtout dominée par Parinari campestris mélangé aux espèces précédentes. Les étages moyens sont envahis par Duroia eriophila (Rubiaceae) et Phenakospermum guianensis (Musaceae), repérable par ses grandes feuilles. Dans le sous-bois, on note la prédominance d'Ischnosiphon obliquus (Marantaceae)


Forêt à Palmiers Bâches

Dans la Réserve naturelle à l'est des rizières (zone B), on rencontre une vaste zone de forêt monospécifique (présence principalement d'une seule espèce) à Palmiers bâches, Mauritia flexuosa. On nomme d'ailleurs ce secteur les "Ilets bâches". Sur la bande littorale, cette forêt constitue une des plus grandes zones à Palmiers bâches en Guyane, l'autre se situant dans la plaine de Kaw.

Palmier bâche


Forêt marécageuse

La forêt marécageuse "commune" se situe le long de la crique Irakumpapi qui travers la forêt à Palmiers bâches (précédemment citée).

La forêt marécageuse pousse sur des sols hydromorphes temporairement et partiellement exondées notamment en saison sèche. Les espèces les plus caractéristiques et communes à tous les types de forêt marécageuses sont le palmier pinot ou "wassaie", Euterpe oleracea (Arecaceae) [ voir photo ci-contre] et l eyayamadou-marécage, Virola surinamensis (Myristicaceae). Le moutouchi-marécage, Ptérocarpus officinalis est très souvent associé à ces deux espèces.


Forêt sur sables blancs

Un arrêté de protection de biotope protège la forêt sur Sables blancs de Mana. Le climat relativement sec de cette région, et la présence de sables font que l'on y trouve des espèces végétales xérophiles (adaptées à la sécheresse).

Sur la réserve, la forêt sur sables blancs est localisée au sud des Ilets bâches. Elle diffère des forêts sur sols ferrallitiques par sa voûte moins élevée, disjointe, abritant de nombreux arbres grêles de 10 à 20 mètres, et par sa flore moins riche. Certaines espèces caractéristiques prédominent: Clusia nemorosa et Clusia fockeana (Clusiaceae), Humiria floribunda et Humiria balsamifera (Humiriceae), Licania incana (Chrysobalanaceae), Bombax flaviflorum (Bombacaeae), Conomorpha magnoliifolia (Myrsinaceae); Dimorphandra hohenkerkii (Caesalpiniaceae), Myrcia sylvatica (Myrtaceae), Matayba opaca (Sapindaceae).

 


Lexique

limicole: qui vit dans la vase ou qui y cherche sa nourriture.

échassiers: oiseaux carnivores des côtes ou des marécages aux trés longues pattes et au bec allongé et effilé.

Conception et réalisation:
odile973(at)yahoo.fr

téléphone : 0594 34 84 04; fax: 0594 34 01 29 ; E-mail : amana2@wanadoo.fr
Les photographies de ce site ne sont pas libres de droits. Elles sont la propriété de leur auteur.